Vers quelle évolution de la profession d’IGT ?

Suisse2

La profession d’Ingénieur Géomètre Topographe (IGT) connait

actuellement un débat sur son identité et son avenir, que les effets de la crise que subissent les professionnels ne font qu’accenteur. Au vu de la crise que connait la profession à l’échelle mondiale , et les réactions qui s’en sont suivies dans certains pays  des propositions sont faites pour une voie marocaine.

1. la profession connait elle  une crise globale à l’échelle mondiale ?

La réponse est fournie par une publication de European Congress of Surveyors 2008 Strasbourg 17th – 19th of September

http://www.clge.eu/documents/events/2/18_s_4_en.pdf

On peut en déduire en effet que :

– la crise d’identité est générale au niveau de la profession

– Le changement d’appellation de  Géomètre (Land Surveyor ) en Geomaticien et autres n’est pas suffisant

– Il y’a lieu d’actualiser le référentiel international de la profession   et   sa définition, ce qui existe actuellement au niveau de al FIG étant dépassé, car le nombre de compétences  couverts devient de plus en plus grand , et très varié d’un pays à un autre.

C’est d’ailleurs  ce qui pousse les professionnels à rechercher  les solutions possible, en l’absence d’un effort global harmonisé .

2. Cas de la Suisse

Le numéro spécial du bulletin de l’IGSO (mai 2013) était consacré à l’avenir de la profession dans ce pays.

http://www.igso.ch/download/cms/28f696f05da282ee1316995b14445bee.pdf/Bulletin20.pdf

Y ont été passés en revues: l’évolution de la structure juridique des bureaux d’ingénieurs géomètres, le rôle de la formation, les évolutions institutionnelles (cas du cadastre) et  technologiques, le marché et ses perspectives, ainsi que le rôle de la profession organisée.

‘Le géomètre : avenir et image ? Comme tend à le démontrer la constitution d’entreprises pluridisciplinaires « intercantonales », les contraintes cantonales liées aux mandats de mensuration et de conservation de la  
dépassées.
Ainsi, l’ingénieur géomètre se trouve confronté à son image. Doit-il rester ce gestionnaire local et polyvalent, véritable trait d’union entre les professions du territoire (administration, planificateur et aménagiste, architecte,
constructeur-promoteur et notaire, etc…) ou devenir un géomètre « virtuel », sorte de drone du territoire,  fournisseur par satellites et logiciels interposés de données statistiques du territoire? Les ingénieurs géomètres y réfléchissent et l’avenir nous le dira. Mais une chose est certaine, ce défi passera par la formation d’une relève high-tech !… mais ça, c’est un autre chapitre.’

……..

‘Indication de provenance, labels de qualité, appellation d’origine, promotion économique, lutte contre la concurrence déloyale, formation professionnelle, publicité collective, analyse, études, conditions d’emploi, institutions sociales, conventions collectives de travail (CCT), lutte contre le travail au noir, sécurité au travail, tous ces champs d’activités se recoupent dans un seul et même objectif : maîtriser et réduire les incertitudes de
l’environnement économique, en maintenant un minimum d’ordre.’

le tout pour offrir ‘un nouveau parcours professionnel et académique qui devrait renouveler fondamentalement au cours des prochaines années l’encadrement de la profession de géomètre en Suisse romande en tout cas’.

3. Voie française

Déjà en 2007,  l’OGEF avait  conclu ce qui suit   sur le  Constat/Problématique/état des lieux :
‘Activité en forte progression, donneurs d’ordres variés avec progression des collectivités et aménageurs privés, activités variée avec forte évolution dans les domaines à forte compétence juridique et en aménagement Mais : forte progression des départs en retraite pour les annéesà venir1–Nécessité de renouveler les générations 2-Nécessité d’ouverture à d’autres disciplines au regard de la diversité et de l’évolution des champs d’intervention du GE : notamment dans le champ de l’urbanisme, de l’aménagement, de l’ingénierie et de la copropriété’

http://www.clge.eu/documents/events/13/pierre_bibollet.pdf

Les préoccupations des géomètres experts français ont fait l’objet d’une étude détaillée dont le rapport datant de  2012 est accessible à :

http://www.f-metiers-entreprises-liberales.fr/fichiers_utilisateurs/fichiers/statistiques/ETUDES/ETUDES%20THEMATIQUES/CDV/GEO/2012/OMPL-Geometre-Etat%20des%20lieux-publi.pdf?PHPSESSID=ff60abf896d9004d07504023297a6e1a

‘Deux scénarios volontairement différenciés sont retenus : le premier, « Repli de la branche sur ses activités traditionnelles », est un scénario plutôt pessimiste, décrivant ce que pourrait être un repli de la branche, le second, « Développement et diversification d’une branche connaissant un certain dynamisme », est un scénario plus volontariste, dans lequel les entreprises développent leurs activités et élargissent leur champ d’intervention.
Ils font tous les deux apparaître les principaux éléments de conjoncture, les stratégies possibles, puis les impacts sur l’emploi et les métiers.’

L’étude a proposé des pistes d’action basées sur le scénario d’ouverture qui avait été jugé le mieux indiqué.

4. Effort européen

L’OGEF est partie prenante de l’effort d’harmonisation de la profession dans l’Union Européenne.

https://www.fig.net/pub/fig2009/papers/ts05g/ts05g_mazuyer_3478.pdf

https://www.fig.net/pub/fig2009/ppt/ts05g/ts05g_mazuyer_ppt_3478.pdf

il faudrait retenir  ‘que les géomètres européens ont accepté de s’imposer

– un haut niveau de formation initiale et continue, dans le domaine technique
– un code commun de déontologie et d’éthique
– de travailler avec les autorités européennes pour une harmonisation du droit immobilier
– la mise en place d’une autorité européenne de contrôle de la tenue de leurs engagements’

Le sentiment qui se dégage au sujet de l’action européenne à travers le CLGE est que cet effort est:

‘- sur la bonne voie et la seule possible.,–  Qu’une génération n’y suffira peut être pas. Raison de plus pour ne pas traîner ‘ et que’ le seul objectif doit être de garantir dans l’espace européen, une même qualité de compétence et de service’.

Europe

4. Le parcours québécois

Ce qui se passe au Québec est très intéressant compte tenu  des ressemblances au niveau organisation de la profession, englobant entre autres le secteur privé et public, en plus de de plusieurs autres facteurs.

http://www.fig.net/pub/fig2011/ppt/ts01f/ts01f_tessier_clavoie_5241.pdf

– Participation de l’OAGQ au deuxième congrès de l’ONIGT les 6-7 octobre 2000 à Tanger

– Implication de l’université Laval dans la création de la filière de topographie à l’IAV les  à partir de l’année 1972.

– Financement par l’ACDI des premiers travaux sur le cadastre national

– Réalisation de l’étude sur le cadastre général au Maroc

– Travail sur une stratégie pan canadienne de géomatique (http://www.rncan.gc.ca/sciences-terre/geomatique/infrastructure-canadienne-donnees-spatiales/communautes-geospatiales)

– Support au Sénégal pour un plan national de géomatique

– Des Secteurs couverts par le Ministère des  Ressources Naturelles similaires à ceux de l’ANCFCC.

Canada

Il est intéressant de noter que les arpenteurs géomètres du Québec ont aussi choisi une voie qui se rapproche de celle de la France et la Suisse, en ce qui concerne la pratique professionnelle dans un cadre multidisciplinaire.

5. Quelles propositions pour la profession d’IGT au Maroc ?

Compte tenu de la spécificité du contexte marocain par rapport à ce qui se passe dans le reste du monde, il serait utile de procéder à ce qui suit:

– Faire une analyse systémique du secteur de l’information géospatiale, dans le contexte marocain

– Procéder à une analyse SWOT de la profession d’IGT,

– Examiner trois scénarios d’évolution ( 1- Laisser aller, 2- Interventionnisme par la loi, 3- Transformation globale)

– Faire des recommandations pour une voie jugée la mieux indiquée.

 

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A propos Mohamed Timoulali

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