Depuis quelque temps des voix de confrères IGT se sont élevées pour dénoncer une pratique devenue courante dans certaines administrations et établissement publiques, celle de lancer des appels d’offres orientés (AO).
Ces appels d’offres sont en effet taillés sur mesure avec des conditions que seule une infime minorité pour ne pas dire un seul concurrent pourraient remplir. Il s’agit de conditions telles: un technicien ou un contrôleur avec un nombre d’années exagérés d’expérience, de nombreuses références de X millions de dirhams sur sur une période de Y années aussi démesurées les unes que les autres, etc…
Tout maître d’ouvrage est en droit de fixer les exigences qu’il juge nécessaires pour l’accomplissement dans de bonnes conditions des prestations qu’il demande, et certaines conditions draconiennes sont justifiées pour des travaux spéciaux , ou s’imposent en raison de l’expérience passée avec des AO . Mais cela devient douteux s’agissant de travaux normaux , basiques pour les professionnels, hommes de l’art, dont les IGT , qui ont l’obligation de se conformer à la loi 30-93 , et répondre de leurs actes aussi bien devant les instances de l’ordre que devant l’administration et la justice.
Au moment où la profession fait face à une chute vertigineuse des honoraires et des prix des prestations topographiques, en raison la spirale infernale qu’impose le recours au moins disant dans les AO, voilà qu’il faut maintenant subir les pratiques illégales d’orientation de certains AO.
Le tissu entrepreneurial national dont celui de la profession d’IGT est composé pour l’essentiel de PME ou de TPE. Par ailleurs comme de plus en plus de jeunes ingénieurs se lancent dans l’aventure du privé. Il faudrait donc les encourager, les épauler, et non pas dresser devant eux, injustement , une multitude d’obstacles interdisant leur accès à la commande publique, et faussant ainsi le jeu de la concurrence saine , tant nécessaire.
C’est là aussi un chantier sur lequel nous devons travailler ensemble, IGT, associations , et instances de l’ordre, car le combat pour la bonne gouvernance est aussi le notre.