Le lancement le 8 novembre 2017 du satellite marocain d’observation de la terre (Mohammed VI – A) , fournit l’occasion d’aborder l’absence d’un cadre institutionnel adéquat sur la gouvernance de l’information géospatiale au service du développement durable.
Le manque de communication sur un sujet d’importance nationale, les difficultés de coopération entre producteurs de information, l’insouciance vis à vis des utilisateurs, conséquences de cette absence , sont ici abordés.
1- Le défi de la communication
On remarque une absence de communication officielle du coté marocain sur le satellite avant le lancement, ce qui a laissé la champ libre à des spéculations , désinformation, heureusement comblé par l’information étrangère notamment des opérateurs en charge du projet.
http://telquel.ma/2017/10/28/les-mysteres-satellites-espions-marocains_1566451
http://www.cnes-csg.fr/…/10805-le-centre-spatial-guyanais.p…
http://www.arianespace.com/…/10/VV11-launchkit-FR2.pdf
2- Les besoins de collaboration et coopération
L’absence d’un cadre institutionnel adéquat dans le domaine de la information géospatiale, fait perdre au pays beaucoup d’efforts et de ressources. , Comme en témoigne la communication du HCP à l’atelier de l’UNGGIM : International Workshop on integrating Geospatial and statistical information , 9-12 Juin 2014 à Pekin Chine.
3- La coopération internationale
Comme le nom de l’Espagne a été cité par la presse en ce qui concerne le satellite d’observation , il faut rappeler l’intervention d’opérateurs espagnols en information géospatiale au Maroc.
http://jornadas2014.cartografmoroco.com/3
La coopération étrangère dans le secteur de la cartographie et de l’information géospatiale
4- Travaux de l’UNGGIM
C’est l’importance du sujet qui a motivé la création du Working Group on Trends in National Institutional Arrangements in Geospatial Information Management:
http://ggim.un.org/UNGGIM-wg4/
Le document de l’UNGGIm de juillet 2017 ‘Compendium of good practices for national institutional arrangements ‘ fournit un bon aperçu sur les bonnes pratiques à l’échelle internationale.
5- Cas de l’Algérie et de l’Espagne
– L’Algérie dispose d’un Conseil National de l’Information géographique (CNIG) permettant la collaboration entre les acteurs de l’information géospatiale
http://ggim.un.org/country-reports/documents/Algeria-2013-country-report.pdf
C’est dans ce cadre l’Infrastructure Nationale des Données Géospatiales (INDG) est mise en place.
http://icaci.org/files/documents/ICC_proceedings/ICC2013/_extendedAbstract/30_proceeding.pdf
Le pays dispose d’un Programme Spatial National à l’horizon 2020.
– Espagne
L’Espagne dispose d’un Conseil Supérieur de Géographie qui fédère les efforts nationaux dans ce domaine.
http://ggim.un.org/country-reports/documents/Spain-2017-country-report.pdf
La mise en place d’une INDG espagnole est présentée comme bonne pratique dans le cadre d’INSPIRE en Europe.
En conclusion on pourrait affirmer que Le progrès technologique que le Maroc vient d’effectuer dans le domaine de l’observation de la terre , doit s’accompagner d’une mise à niveau du cadre légal et institutionnel pour en tirer le plein bénéfice pour son développement. Un cadre permettant une meilleure coopération entre les producteurs de l’information géospatiale serait un premier pas dans cette voie.