Introduction
L’élection du Maroc à la présidence du Bureau exécutif de UN-GGIM: Africa consacre son rôle de leader continental en matière de gouvernance géospatiale.
Mais ce rayonnement international repose sur une architecture nationale solide et une profession organisée.
La coopération entre l’ONIGT et l’ANCFCC, ainsi que les conventions avec divers ministères et ordres africains, constituent les piliers de cet écosystème.
Coopération ONIGT–ANCFCC : un moteur à réactiver
La collaboration ONIGT–ANCFCC a permis de normaliser les prestations, d’accompagner les projets d’immatriculation foncière et d’introduire des outils de digitalisation (contrat électronique, signature numérique).
- Atout initial: la forte présence de l’ANCFCC au Conseil national a renforcé la légitimité institutionnelle.
- Blocage actuel: cette concentration de voix limite la diversité des perspectives et freine l’innovation portée par le secteur privé.
- Enjeu futur: transformer cette coopération en levier équilibré, évalué et orienté vers la performance citoyenne.
Autres conventions structurantes
L’ONIGT a signé des accords de partenariats avec plusieurs ministères, organismes publiques et institutions académiques.
Ces conventions montrent que l’ONIGT agit comme interface entre la profession et les acteurs de écosystème national, consolidant la gouvernance foncière et géospatiale.
Dimension africaine
Le Maroc élu à la présidence du bureau exécutif de UN-GGIM: Africa
L’élection a eu lieu à Accra le 20 novembre 2025 lors de la onzième réunion du comité régional.
La composition du bureau exécutif de UN-GGIM: Africa (2025–2027):
– Maroc – Présidence
– Burkina Faso – Premier vice-président
– Mozambique – Deuxième vice-président
– Congo, Burundi, Éthiopie – Membres
– Secrétariat : CEA, Addis Abeba
Je rappelle la composition du bureau exécutif sortant, où le Maroc était second vice président.
Chair: South Africa
First Vice-Chair: Cameroon
Second Vice-Chair: Morocco
First Rapporteur: Uganda
Second Rapporteur: Burkina Faso
Ex-Officio member: Ethiopia
Secretariat: ECA
Le Maroc et la CEA
Au delà du cadre national, l’ONIGT a conclu des conventions de partenariats avec des ordres africains amis, et participe aux Universités de la Fédération des Géomètres Francophones.
Cette dynamique continentale renforce la position du Maroc parmi les hubs africains de la gouvernance géospatiale et foncière.
L’occasion de rappeler que:
- Le Maroc abrite à Rabat le bureau sous régional de la CEA pour l’Afrique du Nord.
https://www.uneca.org/fr/node/834
- Le Maroc a été élu le 12 mars 2025 à l’unanimité à la présidence de la 57ème session de la conférence ministérielle de la CEA et accueillera en 2026 la 58ème session de la CoM.
- Le Maroc partage son expérience dans la modernisation du système statistique
Responsabilité de l’ANCFCC
En tant que représentant officiel du Maroc au comité UN-GGIM, l’ANCFCC a une responsabilité vis à vis de l’écosystème géospatial national, notamment en matière de communication et d’inclusion et participation, surtout que les technologies disponibles actuellement facilitent énormément les échanges et concertations.
Des exemples sont fournis par des collègues de UN-GGIM: Africa et d’autres régions du monde.
Voir à ce propos mon blog, suite à la neuvième réunion de UN-GGIM: Africa les 13-18 aout 2023 à Cape Town Afrique du Sud.
Pour des résultats positifs et retombées tangibles, une concertation et coopération s’imposent en préparation aux réunions, entre les parties prenantes impliquées des secteurs: public , Privé et Académique.
Ceci afin que la délégation officielle représente effectivement le Maroc et son écosystème géospatial , et non pas agir comme porte-parole exclusif d’une institution.
Élections ONIGT – 29 novembre 2025
Le Conseil national de l’ONIGT est composé de 7 représentants du privé, 5 du public (essentiellement ANCFCC) et 1 salarié.
- Enjeu: bâtir sur cette gouvernance mixte pour fluidifier la coopération et valoriser la diversité des profils.
- Opportunité: mettre en place un mécanisme d’évaluation des conventions, relancer les commissions mixtes et institutionnaliser le dialogue.
- Objectif: transformer l’absence d’évaluation en levier de relance et faire de l’ONIGT un Ordre inclusif, moderne et ouvert sur l’Afrique et le reste du monde.
https://onigt.org/comm-details.php?id=36
https://drive.google.com/file/d/1oqn2B1yb-szb553_REQzhk2fM5J_Yb_o/view?usp=drivesdk
Conclusion
Au Maroc l’écosystème Géospatial national évolue sur trois fronts complémentaires :
- National: coopération institutionnelle entre ONIGT, l’ANCFCC et avec les ministères.
- Professionnel: gouvernance mixte de l’ONIGT et l’efficacité des instances.
- Continental: leadership africain avec UN-GGIM: Africa et synergie avec UN-GGIM: AS
L’avenir de cet écosystèmes repose sur la capacité à transformer les atouts institutionnels en leviers d’innovation et de gouvernance partagée, au service du citoyen et en cohérence avec l’ambition africaine du Royaume.
https://www.onigt.org/admin/uploads/RIGT-24.pdf
ONIGT–ANCFCC Cooperation: At the Crossroads of Professional Renewal and Continental Leadership
The partnership between the Ordre National des Ingénieurs Géomètres-Topographes (ONIGT) – the National Order of Surveying Engineers – and the Agence Nationale de la Conservation Foncière, du Cadastre et de la Cartographie (ANCFCC) – the National Agency for Land Registry, Cadastre and Mapping – stands at a decisive turning point.
This historic cooperation has already produced tangible results: acceleration of the national cadastral coverage program, deployment of electronic title deeds, generalization of electronic signatures, and the creation of an increasingly integrated geospatial ecosystem. Yet today it must evolve to meet two major challenges: the renewal of the profession and Morocco’s emerging continental leadership.
A Partnership Facing New Imperatives
While the ANCFCC, as the public operator, naturally occupies a central place in decision-making bodies, this predominance sometimes comes at the expense of contributions from the private surveying profession and other stakeholders. This imbalance slows innovation and limits the diversity of expertise that Morocco can mobilize, especially on the international stage.
The election of Morocco, on November 20, 2025 in Accra, to the presidency of the Executive Bureau of UN-GGIM: Africa marks a landmark event. For the first time, the Kingdom will lead continental work on the harmonization and governance of geospatial information. This new responsibility requires exemplary national coordination. It is no longer conceivable that Morocco speaks internationally through a single voice (that of the ANCFCC) without prior consultation with the ONIGT, private-sector professionals, academia, and the entire ecosystem.
The November 29, 2025 Elections: A Unique Opportunity
The upcoming renewal of the ONIGT National Council introduces a mixed governance model:
- 7 seats reserved for private-sector surveying engineers
- 5 seats for public-sector engineers and ANCFCC representatives
- 1 seat for staff representatives
This new architecture offers a historic chance to rebalance and revitalize cooperation. The future Council will be able to:
- Re-launch joint technical commissions that have been dormant for too long
- Conduct a joint evaluation of existing agreements
- Institutionalize structured consultation mechanisms ahead of continental and international meetings
- Transform the partnership into a genuine driver of innovation and shared governance
Toward a Renewed Ambition for the Continent
Morocco now hosts the sub-regional office of the United Nations Economic Commission for Africa (UNECA) for North Africa and will chair the 58th Conference of African Ministers of Economy and Finance in 2026. These successive responsibilities reinforce its role as a hub for sharing expertise – particularly in statistical and geospatial modernization – with sister nations.
For this African ambition to fully succeed, the ONIGT–ANCFCC duo must set an example of maturity: concertation and cooperation are imperative, involving public institutions, the professional order, private operators, and academia, well before each major international meeting.
Conclusion
The future of the Moroccan geospatial ecosystem depends on our collective ability to transform institutional assets into levers of innovation and shared governance in the service of citizens.
The elections of November 29, followed by the effective assumption of the UN-GGIM: Africa presidency, offer a unique window to achieve this. Let us seize it – for the profession, for the citizen, and for Morocco’s rightful place as a leader in geospatial matters on the African continent.
Original French version published on gtopic.net
English translation authorized by the author for publication.
